Claudie Gallay, Les déferlantes

Les déferlantes, Claudie GALLAY (Éditions du Rouergue, La Brume, mars 2008, 525p.).

    De cette auteure- née en 1961 dans le dauphinois, institutrice à temps partiel dans le Vaucluse- j’avais lu Dans l’or du temps paru en 2006. Ce cinquième roman est un « polar sentimental et maritime » dit un critique : les chapitres sont courts, les phrases - travaillées avec élégance- sont incisives et imprègnent avec bonheur le récit qui se déroule en plus de 500 pages attirant d’emblée l’intérêt du lecteur.

L’intrigue se situe à la pointe du Cotentin, là où se termine la terre pour laisser place aux vagues déferlantes, là où terre et mer sont également battues par des vents et des pluies fréquentes pouvant provoquer des drames, là encore où rôde l’ombre de Jacques Prévert - alors que dans le roman précédent nous étions en compagnie d’André Breton.

Marquée par un drame personnel -qui  se dévoile peu à peu et par petites touches discrètes- la narratrice est une jeune femme venue en ce coin isolé pour des raisons professionnelles. Ornithologue, elle s’intéresse très vite aux mystères, aux secrets des gens du pays, notamment à propos d’un évènement dramatique survenu une nuit de tempête au cours de l’automne 1967 : le naufrage d’un bateau engloutissant un père, une mère et leur deuxième enfant alors âgé de deux ans. Ce, d’autant que – étrangère en Cotentin (« horsain » dit-on là-bas)- elle voit survenir un autre « horsain » dénommé Lambert, fils aîné de cette famille décimée lors de ce naufrage. Venu vendre la maison familiale, alors qu’il réside en Bourgogne, il veut aussi découvrir la réalité de ce qui s’est passé cette fatale nuit de tempête automnale : qu’est-ce qui a favorisé ou provoqué le naufrage ? qu’est-il devenu ce frère cadet dont le corps ne fut jamais retrouvé, contrairement à celui des parents ?

Le roman, avec vif intérêt pour le lecteur, est le récit de ces déchiffrements des évènements passés et la restitution progressive de la vérité, bien différente de la version officielle tenue et maintenue  par les personnes impliquées directement ou indirectement dans cet évènement passé. La lecture est aisée et entraînante.

Ce roman de Claudie Gallay est le succès surprise de l’été 2008 : trois mois en tête des ventes, 85 000 exemplaires vendus depuis sa parution en mars 2008, traductions en cours dans plusieurs pays européens, droits d’adaptation cinématographique acquis récemment par TF1 Internationale.

Du même auteur, vous pouvez lire aussi :
L’affaire des vivants (2001), Mon amour ma vie (2002), Les années cerises (2003, roman pour la jeunesse), Seule Venise (2004, Prix du CE 38), Dans l’or du temps (2006).

Michel M.

Crédit photo : magazine Lire