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26 février 2009

Colette Seghers

Pierre Seghers,
Un homme couvert de noms.
                                                 Colette Seghers
                           (Editions R. Laffont 1981, Editions Seghers 2006).


pierreseghers

Le mercredi 4 Février 2009, Mme Colette Seghers eut l’occasion de nous dire que : « Pierre n’aurait jamais rédigé d’autobiographie », et que ce livre elle l’avait écrit pour le lui offrir comme « cadeau d’anniversaire »… Un magnifique cadeau !

En 2006, Pierre Seghers aurait eu 100 ans, et il était bon de rappeler à nouveau cette « histoire d’amour entre un homme et les mots écrits par d’autres hommes ».
Partager ce que Mme Colette Seghers donne à connaître de « l’aventure » de l’homme, de l’éditeur et du poète que fut Pierre Seghers – puisque chez lui il n’y avait pas de contradiction entre l’homme, son travail et son œuvre- c’est renouer, et avec quel plaisir, avec l’époque où tous les très jeunes « fous de poésie » découvraient dans la collection Poètes d’aujourd’hui : Paul Eluard, Henri Michaux, Federico Garcia Lorca, Edouard Corbière, René-Guy Cadou, Charles Cros, Joë Bousquet, Aimé Césaire, Francis Ponge et Léopold Sedar Senghor, et Pablo Neruda, et bien d’autres « étranges étrangers ».

« Nous sommes nés ici à la beauté du monde, à la solitude totale, mais pas à la mort ».
       (Pierre Seghers, Dialogue, 1965).

Oui, ils ont contribué à façonner notre sensibilité au monde et nous n’aurions peut-être pas eu le moyen de nous approprier tant de trésors sans cette abordable collection : un format carré, une couverture cartonnée verte avec une fenêtre pour le portrait du poète, et nos doigts impatients qui cherchaient tout de suite les quelques illustrations photographiques noir et blanc sur papier glacé : « Senghor en khâgne au Lycée Louis Le Grand, 1931. Au premier plan : Pham Dui Kiêm et Georges Pompidou »… 82° numéro des 220 de la collection.

Je retiens que « Pierre Seghers a tiré du silence et du désespoir » certains dissidents, de ceux qui furent « écrasés par différents régimes »… Ma pensée glisse – et je n’ai pas l’impression qu’il s’agisse d’une digression- à Duong Thu Huong, cette femme écrivain vietnamienne exilée à Paris depuis 2006, qui nous a dit la tragédie vécue et qui parle maintenant –et avec quelle force- de « tous les innocents qui sont morts dans ce silence noir ». Son dernier ouvrage : Au  zénith. Que sont devenus les héritiers de Hô Chi Minh ?
Pierre Seghers a donc été non seulement l’éditeur qui a créé sa maison quand « le monde sortait de la nuit », mais aussi le poète qui a cru et nous permet de croire encore que la parole peut écarter les ombres multiples et angoissantes de notre temps.

                               « Si l’ombre tout à coup d’éclairs se déchirait pour révéler le jour promis ? »

                                                        (Pierre Seghers, Piranèse, 1961).
                                                                                                                      Michèle M.

Crédit photo : éditions Seghers

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