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16 septembre 2009

Linda Lê, ou le roman d’une lectrice de « maquisards » de la littérature.

lindaleEn janvier 2009, Linda Lê a publié Au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau «roman d’une lectrice » qui nous invite à rencontrer dix-sept écrivains « maquisards » de la littérature : ils «ont fait œuvre délictueuse, s’assignant le but de renverser les normes, de lancer des brûlots au flanc de l’académisme ».

Leur point commun est peut-être inclus dans cette citation de Marcel PROUST mise en épigraphe : « L’art véritable n’a que faire des proclamations et s’accomplit dans le silence ».

Ma fibre bretonne me conduit à sélectionner le chapitre 5 consacré à Georges PERROS : « A deux doigts de se taire. » (p. 37-45).

De cet auteur, qui vivait près de Douarnenez, Linda Lê dit : « Ce n’était pas un vieil ours qui s’était retiré au bord de l’océan, loin du tintamarre, mais un expérimentateur, se calfeutrant dans son ermitage, son laboratoire, où il affinait un métal précieux : ses mots. »

De la Bretagne, Georges PERROS disait : « En Bretagne, il importe de se perdre comme en amour ». De Douarnenez, c’est « une ville dont le génie tient à sa triple conjugaison, d’ordre cosmique. J’entends qu’elle parle le langage de la terre, de la mer et du ciel […]. La terre bretonne a de la légende dans ses racines, et la mer bretonne dans ses ressacs ; mais le ciel breton est plus grand, plus démesuré, plus tumultueux, ou plus doux que le ciel d’ailleurs. Douarnenez, plus qu’aucune autre cité celtique, est vouée à cette trinité, elle existe au rythme des furies et des langueurs océaniques, des secrets murmures de la lande, des bourrasques et tendresses des vents ».

En revenant à l’œuvre de Georges PERROS, Linda Lê relève que  « C’est face à ces horizons que Perros préparait ses philtres » : « Sa littérature, tirant sa substance d’une solitude marine, n’a rien d’étriqué- nul relent, ici, de nationalisme ou de régionalisme – elle lance un appel vers l’ailleurs, et si elle mène à un port, ce havre-là est à coup sûr celui de l’universel. Elle dit l’humain, elle conte les batailles de qui s’aperçoit soudain que jeter ses élucubrations dans un carnet ne le sauve pas ». « Qui écrit pour se sauver est foutu d’avance » (Georges PERROS).  (p.38-39).

Au fond de l’inconnu, Linda Lê, Christian Bourgeois éditeur, janvier 2009, 140 pages.

                                                                                              Michel M.

Crédit photo : Electre

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