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31 août 2010

Les femmes du braconnier de Claude Pujade-Renaud...

femmesbraconnierLes noms de deux poètes célèbres, l’Américaine Sylvia Plath et l’Anglais Ted Hughes, m’étaient totalement inconnus lorsque j’ai découvert leur existence dans le dernier roman de Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier, paru en janvier dernier. Cette auteure excelle dans la re-création biographique de personnages célèbres qui m’avait séduite dans certains de ses précédents romans tels La nuit, la neige (1996) ou Le désert de la grâce (2007). Il s’agit cette fois de la vie ardente et tumultueuse du couple charismatique Sylvia Plath et Ted Hughes.

C’est en 1956, à Cambridge, que Sylvia Plath rencontre ce poète prometteur Ted Hughes. C’est un homme d’une force et d’une séduction puissantes qui aime la nature, la chasse et les animaux sauvages, un véritable homme des bois. C’est lui le braconnier du roman. Sylvia, subjuguée par cette forte personnalité, tombe follement amoureuse et entame avec lui une vie conjugale intense.

Ils voyagent énormément, élèvent deux enfants mais surtout consacrent beaucoup de temps à leurs travaux littéraires. Ils acquièrent rapidement une certaine notoriété à Londres. Mais Sylvia, qui a subi des traumatismes dans son enfance, retombe dans des périodes dépressives. Elle découvre que Ted a une maîtresse. Elle divorce en 1962 et finira par commettre l’irréparable. Ted épouse alors cette Assia Wevill, poétesse elle aussi et décoratrice. C’est la deuxième femme du braconnier. Elle a vécu dans l’orbite du couple pendant quelques temps, a subi la fascination de Sylvia et connaîtra elle aussi une fin tragique.

A mon point de vue, le grand intérêt du livre réside dans la manière dont Claude Pujade-Renaud a construit son roman. Une suite de courts chapitres lui permet de porter un regard très pénétrant sur les personnages. Ces chapitres mettent en scène une foule de témoins réinventés : parents, frères et sœurs, amis, médecins, voisins, etc. Ils nous font pénétrer au plus intime des événements tragiques qui jalonnent l’existence des deux héroïnes principales. Sylvia et Assia portent en effet les stigmates d’un passé douloureux : maladies, deuils, exils et même conséquences de l’Holocauste. Ted, le braconnier, connaît un destin beaucoup moins brutal. Il poursuit son œuvre littéraire avec succès et connaît les honneurs officiels d’un « poète lauréat » près de

la Cour

d’Angleterre. Un cancer viendra mettre fin, en 1998, à une existence peu ordinaire.

Ce livre figurera à coup sûr dans la liste de mes coups de cœur pour l’année en cours.

                                                                                             

                                                                                     Monique L.

Les femmes du braconnier, de Claude Pujade-Renaud, Actes Sud, 2010, 350 p. Depuis 1996, les ouvrages de Claude Pujade-Renaud ont été publiés chez Actes Sud. Cet éditeur vient de sortir un premier volume des romans et nouvelles dans la collection « Thésaurus ».

Crédit photo : Electre.

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