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11 juillet 2009

le noyé du grand canal...

noyecanalLe noyé du grand canal, Jean- François Parot, Lattès, 2009. 458 p.

Je vous invite à chevaucher Sémillante, en croupe derrière Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet, désormais quadragénaire (Comme le temps passe vite !). Dans cette nouvelle enquête, les morts se succèdent, victimes d’un tueur en série particulièrement machiavélique et sadique. C’est à la fois un intrigue à tiroirs parfaitement construite et une tragédie tournant autour de la figure de Marie-Antoinette qui apparaît très symboliquement au début et à la fin du livre : le lecteur connaît d’avance le destin de cette reine dont la belle-famille n’avait rien à envier aux Atrides.

On retrouve les ingrédients qui font le sel de cette série. On est sensible à la peinture historiquement exacte de cette époque. On a toujours une description jubilatoire de la nourriture ; j’ai choisi un dessert, les groseilles perlées, qui vous met l’eau à la bouche : « De très belles groseilles cueillies pour vous ce matin à Charenton. Il suffit de les humecter dans de l’eau fraîche à laquelle seront ajoutés deux blancs d’œufs battus. Les grappes sont égouttées quelques instants, puis roulées dans du sucre en poudre et séchées sur du papier. Le sucre se cristallise autour de chaque petit grain. Cela est du plus joli effet et procure la vue de l’hiver en été ! Et l’acide du fruit est ainsi tempéré. Et sur tout cela le nectar préféré de Madame, un flacon de vin des coteaux de l’Aubance. »

La psychologie de notre héros, cet « épingleur d’âmes », n’a rien perdu de sa  finesse ; on le voit ici par les yeux d’Aimée d’ Arranet, la maîtresse de son cœur : « Elle avait compris qu’elle avait besoin de sa force, de sa protection, de sa gravité. Au bout du compte, elle mesurait que, au-delà de l’apparente dureté imposée par une carrière ouverte à tous les dangers, et de son courage, il persistait chez lui une fragilité, une mélancolie qu’elle-même était à même de distinguer et de soigner. » Nicolas pratique toujours avec son ami Sanson ce que nous appellerions la police scientifique, mais la rigueur ne l’empêche pas d’être un romantique avant l’heure quand il retrouve Aimée, victime d’une agression.

L’auteur, comme son personnage (Notre commissaire est aussi discret dans ses conquêtes féminines que le sera son compatriote, François-René.),  cultive la litote dans le récit des étreintes amoureuses, parfois réduit au parfum de jasmin porté par Aimée et dont on retrouve l’odeur sur les vêtements de Nicolas.

N’oublions pas les personnages secondaires toujours bien campés dans la petite communauté toute voltairienne de la rue Montmartre, communauté qui va accueillir un nouvel animal, le chien Brutus.

Longue vie à notre Breton (joueur de bombarde à l’occasion)  et bravo une fois encore à Jean-François Parot.

Une inconditionnelle du toujours séduisant Nicolas Le Floch

                                                           Sylvie L.

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